Longue barbe blanche et casquette vissée sur la boîte à réflexion, à 76 printemps, le Capitaine Cœur de Miel, Christian Décamps, tient encore fermement la barre de son vieux gréement angélique, hissant depuis 1969 haut les couleurs d’un jouissif dadaïsme poétique tout autant que musical. Le troubadour franc-comtois, gardien du temple d’un rock progressif qui n’a rien à envier à ses voisins de la perfide Albion, a donné vie à d’épiques moments de béatitude dont on citera, au débotté, « Au-delà du Délire », « Les Fils de Mandrin » ou encore « Guet-Apens ». Depuis plus de cinq décennies, le vers est dans le fruit et Christian Décamps déploie les ailes de l’Ange sur toutes les scènes de la patrie rabelaisienne où, son âme d’enfant demeurée intacte, l’artiste joue sa vie, prêt à mourir sur scène pour que rayonne l’art de cet Ulysse au si beau voyage. Et puisque l’Ange est éternel, puisse sa musique à jamais nous conduire en son paradis aux allures de divines bacchanales.
Photo : Alex Marchi
J’ai vu ‘Ange’ à l’Université d’Aberdeen, en Ecosse en 1973. J’ai acheté ‘Au Dela’, et j’adore l’album à ce jour. Je n’ai pas revu le groupe depuis mais j’aimerais venir en France et voir un concert. Peut-être!