Bien que les organisateurs de concerts classiques, au sens le plus littéral et restrictif du terme, limitent hélas quasi exclusivement la clarinette au seul et certes célébrissime concerto de Mozart, le jeune fer de lance français et virtuose de l’instrument, Raphaël Sévère, tente au mieux de mettre en lumière le merveilleux répertoire du XX e siècle qui, de Copland à Bernstein, Nielsen ou Lutoslawski ont su si brillamment rendre hommage à une clarinette trop souvent dans l’ombre. Depuis un an, considéré comme « non essentiel » aux yeux de nos instances gouvernementales qui imposent à la musique un silence moribond, Raphaël Sévère tire le signal d’alarme sur une situation qui laissera, en profondeur, des traces indélébiles sur un monde de la culture, grand oublié de cette crise pandémique.
« Je crois que le gouvernement savait dès le départ que les salles de concert ne rouvriraient pas avant le mois de juin mais n’a simplement pas eu le courage de le dire. »
Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces mesures gouvernementales de fermeture des lieux culturels qui durent depuis un an et ce début de pandémie de covid-19. Pensez-vous que ces décisions sonnent hélas le glas pour de nombreux acteurs du monde culturel français ?
Je le crains malheureusement. Il est évident que les instances qui sont subventionnées n’auront pas tant que ça à pâtir de cette situation qui perdure depuis un an. Par contre, ce grand réseau constitué en France de petits festivals, de personnes du secteur privé… Tous ces acteurs fortement dépendants de la billetterie mais également de la bonne tenue de leurs évènements par rapport à leurs sponsors sont en grand danger et se trouvent aujourd’hui dans une situation tragique. Cette pandémie ne sonnera pas le glas de notre profession mais elle porte un coup très dur à la quasi-majorité des acteurs du secteur culturel. C’est la même chose pour les intermittents dont je fais partie et qui se retrouvent avec des revenus diminués de moitié voire des deux tiers. Il a donc fallu réadapter tout notre train de vie, nos dépenses. Pour celles et ceux qui n’ont pas la chance d’être intermittents, là c’est tout simplement une catastrophe. C’est le cas, par exemple, de certains solistes de renom qui ne font pas assez d’heures ou donnent la plupart de leurs concerts à l’étranger. Ces derniers passent alors de 100% de leurs revenus à O ! La situation s’avère très difficile et elle n’est pas du tout justifiée.
Vous qui êtes habitué des concerts, des répétitions, des enregistrements, de ce partage essentiel, comment avez-vous vécu cette année blanche et un contact qui se limite à votre seul instrument ?
Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas très bien vécu cette situation. Au départ, les mesures ont été prises avec cet espoir d’une réouverture assez rapide, d’abord fixée au mois de décembre. Résultat, tout ce qui a été mis en place s’est avéré inefficace et a plus aggravé la situation qu’autre chose. Après décembre, on nous a parlé de concerts en janvier puis de février et aujourd’hui, on nous fait miroiter un retour à la normale au mois de mai. Au départ, beaucoup de musiciens comme moi, et là je vous parle du deuxième confinement, sont restés actifs en se disant : « Allez, un mois sans concert puis on retrouvera enfin le public ! » Pendant cette période, on en a profité pour répéter énormément à la maison, pour poster de petites vidéos en ligne, bref on s’est occupés. Rapidement, nous nous sommes rendu compte que cette situation allait perdurer de longs mois et l’avenir ressemblait de plus en plus à un grand flou. Dès le mois de décembre, j’ai compris que je ne remonterais pas sur scène avant juin. Tout le monde me trouvait défaitiste, voire complotiste mais force est de constater que j’avais vu juste. Je crois que le gouvernement savait dès le départ que les salles de concert ne rouvriraient pas avant le mois de juin mais n’a simplement pas eu le courage de le dire. Au départ, je gardais une forte activité musicale et puis, au bout d’un moment, on se retrouve dans une forme d’enlisement. Une fois que l’on a passé deux ou trois mois à faire des gammes tous les jours, de la technique, un travail acharné… On se pose la question de savoir la raison pour laquelle on continue à jouer sans aucune réelle perspective à court et même moyen termes. On nous explique qu’il faut continuer à s’acharner à travailler notre instrument pour être toujours au top à la sortie de cette crise. D’accord, mais comment garder la motivation nécessaire ? La musique, c’est le partage, les rencontres, cette émulation née des concerts, des enregistrements, de la Musique de Chambre qui, personnellement, m’anime énormément… Le fait de n’avoir joué avec personne depuis six mois s’avère une situation de plus en plus pesante. Il faut tenter de trouver des ressources ailleurs et se renouveler comme on dit dans le jargon.
Cette relative démotivation bien normale quant au fait de travailler seul et sans réelles perspectives son instrument ne risque-t-elle pas de laisser des traces à terme ?
J’en ai bien peur ! Il faut déjà savoir précisément quand aura lieu cette sortie de crise. Si l’on peut travailler un ou deux mois l’été, ça sera bien mais si jamais en octobre on est reparti pour un tour… Alors là ! Le gouvernement privilégie les vaccins pour endiguer cette pandémie de Covid et explique que les lieux dédiés à la culture pourront ouvrir à nouveau lorsque la population aura été massivement vaccinée. On croise les doigts pour que cela soit le cas d’ici juillet, mais franchement rien n’est moins sûr. Ce que je vois également, c’est qu’en Angleterre où la population est déjà bien plus vaccinée qu’en France, Boris Johnson a changé de discours. Il ne dit plus qu’il n’y aura plus de confinement une fois la vaccination massive effectuée mais explique que ce sera le cas si les vaccins fonctionnent ! Ce n’est plus du tout le même chose. Avec tous ces variants, on ne sait plus vraiment quoi penser. Je crois qu’il faut trouver une solution dès maintenant pour sauver la culture et ne plus attendre une éventuelle sortie de crise. Personnellement, je demandais dans une vidéo postée en ligne dès le mois de décembre une réouverture des lieux de culture, car il n’y a à mon sens aucune raison de les fermer puisqu’ils n’ont jamais été des foyers de contamination avérés. Les musiciens qui sont « connus » sortiront à mon sens de cette crise au même point qu’ils y sont entrés. Par contre, là où l’on verra des séquelles énormes, c’est chez tous les jeunes musiciens qui sont en devenir. Imaginez celles et ceux au conservatoire et que l’on prive d’examens de fin d’année, de rencontres, de Musique de Chambre, de concerts, de partage… Imaginez-vous avoir vingt ans, être extrêmement doué et vouloir actuellement débuter une carrière dans la musique ?! Déjà, on vous fait gentiment comprendre que vous n’êtes pas essentiel ; et ce n’est pas juste une figure de style ! Je ne prétends pas faire là un discours aux Césars mais c’est exactement ce que l’on ressent. Boulanger, c’est essentiel ! Coiffeur, c’est essentiel ! Avocat, c’est essentiel ! Buraliste, c’est essentiel ! Mais musicien non, on n’en a pas besoin ! C’est aujourd’hui clairement le message que fait passer le gouvernement sans compter que, comme je vous le disais, il n’y a aucun concours. Comment pouvez-vous vous construire face à ce manque total de perspectives en sachant que, déjà, la condition d’artiste est liée à une remise en question perpétuelle, des doutes ?! Là, il y aura forcément de très lourdes séquelles. Même parmi ceux qui sont déjà bien installés, il peut y avoir des doutes, des dépressions et des personnes qui finissent par se détourner de la musique.
Vous parliez de cet échange, de ce partage inhérent à la musique. De Adam Laloum et Victor Julien-Laferrière avec lesquels vous avez enregistré les sonates n°1 et n°2 de Brahms ou Paul Montag, l’amitié semble quelque chose de primordial dans vos collaborations musicales. Évoquez-vous entre vous cette problématique actuelle du musicien qui se sent donc non essentiel au sein de la société dans laquelle il vit ?
Oui bien sûr et c’est d’ailleurs le grand sujet du moment. Partager notre mécontentement vis-à-vis de cette situation, être solidaires nous permet de nous sentir moins seuls. Chacun vit bien évidemment cela de manière différente et, même si je ne parle qu’en mon nom, je ne connais aucun de mes amis musiciens qui vit très bien le fait d’être considéré comme non essentiel. Il y a un assez grand pessimisme et un découragement qui circulent. Ce n’est vraiment pas évident même si l’on passe pas mal de temps au téléphone les uns les autres à tenter de se remonter le moral. Ceux qui résident à Paris essayent de se retrouver pour faire un peu de musique, jouer et tenter de retrouver l’ambiance CNSM avec : « On va lire telle œuvre, on va déchiffrer… » Alors oui, tout ça c’est bien sympa mais cela ne remplace pas ce moment unique du concert. Je n’irai pas jusqu’à dire que le concert est une drogue mais c’est vraiment un moment irremplaçable. Aujourd’hui, en raison de cette pandémie, on voit fleurir plein d’évènements en streaming. C’est complètement autre chose. Ce qui rend magique un concert, c’est d’abord cette préparation mentale et tout le stress qui l’accompagne. Puis vient cette entrée sur scène sous les applaudissements quand le noir se fait et que la tension dans la salle se ressent au plus profond de soi. Là, vous commencez à jouer et, tout de suite, vous sentez le public réceptif qu’il soit totalement bienveillant ou alors qu’il y ait une once de malveillance chez certains. Vous êtes en tant que musicien totalement poreux à cela et c’est ce qui rend le concert si beau. Lors de ces moments se créaient des vibrations incroyables où le public reçoit votre musique. Le concert, c’est un merveilleux saut dans le vide sans possibilité de se dire : « Mince, j’ai raté, mets sur pause, on va la refaire ! » Ce sont tous ces éléments qui me manquent aujourd’hui terriblement.
Même si le streaming est un palliatif, rien ne peut remplacer cet exercice sans filet et l’échange unique qui se noue avec le public lors d’un concert ?!
C’est la réflexion que l’on se faisait avec plusieurs amis et collègues puisque, bien sûr, on suit ce qu’il se passe en streaming. Même s’il faut continuer autant que faire se peut à faire vivre le monde culturel, cela fait un moment que l’on n’a pas entendu quelque chose de vraiment super, susceptible de nous faire vibrer. Les musiciens ne sont pas du tout aussi inspirés lorsqu’ils se filment en streaming dans leurs chambres qu’ils le sont en concert. On se disait : « Ok, ces initiatives sont bien belles, mais franchement ce n’est pas fou ! » Certains se permettent même de diffuser des choses qu’ils n’auraient jamais osé montrer avant cette crise pandémique et ce recours massif au streaming ! Ce n’est clairement pas assez méticuleux, rigoureux. On se dit qu’il y a là une certaine facilité à diffuser des choses qui ne sont pas réellement pensées et qui ne font pas preuve d’un investissement hors du commun. En concert par contre, vous ne pouvez pas venir si vous n’êtes pas parfaitement préparé, sinon c’est le bide assuré.
Les œuvres pour clarinette sont étonnamment souvent composées très tardivement dans la vie d’un compositeur. C’est le cas de Brahms et ses opus 114 ou 120, Mozart et son célébrissime concerto pour clarinette, Schumann, Saint-Saëns et la sonate opus 121 ou même Fauré. Y’a-t-il une explication à ce que les compositeurs se tournent vers la clarinette à la fin de leur vie et cela confère-t-il à ces œuvres un caractère quelque peu particulier ?
Il est vrai que beaucoup de compositeurs ont écrit pour clarinette à l’automne de leur vie. Je rajouterai d’ailleurs le célèbre concerto de Nielsen qu’il a écrit peu de temps avant de mourir. Je ne sais pas à quoi est dû cette spécificité commune à de si nombreux compositeurs ; Pas une malédiction j’espère car j’ai moi-même écrit pour l’instrument donc… (rires) J’ai une explication, mais elle n’engage que moi. La clarinette n’est pas forcément un instrument évident au début, un instrument avec lequel on peut faire ses preuves. Violon, piano, quatuor, orchestre… Il y a comme cela des passages obligés dans la vie d’un compositeur. Je pense qu’un certain temps s’avère nécessaire pour bien aborder la clarinette.
Avec les concertos de Copland, Bernstein, Nielsen, Lutoslawski… Le XX e siècle semble être une véritable mine d’or pour la clarinette et pourtant, ce sont des pièces finalement peu jouées. Les organisateurs de concerts sont-ils selon vous trop frileux, se focalisant principalement sur le concerto de Mozart dès que l’on pense clarinette ?
Il y a effectivement un peu de ça. Il y a moins de prises de risque aujourd’hui dans les programmations que cela n’était le cas il y a quelques décennies. Cet écart est né aussi de la rupture entre le grand public et la musique savante. À titre personnel, on m’a déjà refusé la « Rapsodie » pour clarinette de Debussy en prétextant que ce n’était pas assez connu.
Vous voulez dire que l’on vous impose des œuvres lors de vos concerts ?
On ne fait quasiment que m’imposer des œuvres. Il est très rare que ce soit moi qui choisisse. En concerto, c’est déjà assez rare de faire venir un clarinettiste donc on ne va pas en plus lui faire jouer une pièce méconnue du grand public ! Résultat, c’est presque toujours Mozart. Après, il y a heureusement certains pays où c’est différent, comme aux États-Unis ou en Allemagne par exemple. Je devais prochainement jouer en Allemagne et l’on m’avait laissé une totale liberté concernant mon choix de programme. Malheureusement, vous vous en doutez, le concert a été annulé. J’avais décidé de jouer le concerto de Eric Tanguy qui est un compositeur que j’aime beaucoup. Mon choix avait été validé sans même que je n’ai à batailler. J’étais agréablement surpris car généralement je donne toujours un choix A/B/C et, à la fin, cela se termine presque toujours par Mozart. En France, on entend de moins en moins de Bartók, de Berg et je ne parle même pas de Ligeti ! Cette donnée ne va pas aller en s’améliorant puisqu’en sortie de crise pandémique, les organisateurs vont tout faire pour ramener le plus de public dans leurs salles et se tourneront donc de fait vers des « valeurs sûres ».
Justement, vous ne pensez pas que ce serait aux organisateurs de concerts d’initier le public à d’autres œuvres moins connues pour leur faire découvrir des pièces qui sortent un peu des sentiers battus ?
Bien sûr et c’est ce que je m’emploie à faire que ce soit au travers de mes enregistrements ou de mes propositions de programmes pour les concerts. Je partage tout à fait l’idée que ce n’est pas le public qui n’est pas avide de découverte mais plus le résultat d’une certaine frilosité des organisateurs comme vous le disiez. Souvent, ils se disent « Ah non, pas Bartók, car le public ne va pas connaître alors on va lui mettre du Brahms ! » Ils ne comprennent pas que, pour le très grand public, et je ne parle pas là des mélomanes, les gens ne connaissent plus Brahms. Brahms ou Bartók, pour le grand public, c’est la même chose ! C’est un concert de musique classique, point ! Il m’est par exemple souvent arrivé dans les concerts éducatifs de jouer Brahms, Bartók et Lutoslawski. Et bien les gens préféraient, tous et tout le temps, Lutoslawski qui pourtant fait peur aux organisateurs si vous décidez de le mettre sur une affiche de concert. C’est une musique très imagée, captivante, pleine de rebondissements, faites de pièges qui les saisit d’émotions et ne les quitte plus. Ce sont souvent les découvertes plus que les choses connues qui remportent l’adhésion du public.
Vous composez également comme cette pièce clarinette/guitare, « Entre les Liens » sur votre album « On Tour » aux côtés de Paul Montag ou « Mojenn, légend », ce concerto pour clarinette. Composer a-t-il modifié votre approche du texte en tant qu’interprète et est-ce Jean-Frédéric Neuburger qui vous a fait vous lancer dans la composition que vous gardiez au départ uniquement pour vous ?
Oui à toutes vos questions (rires). J’ai toujours composé et cela depuis que je suis tout petit. D’abord cela se limitait à de l’improvisation. Mes parents m’ont ainsi raconté qu’enfant, en rentrant de l’école, je ne prenais même pas le temps d’enlever mes chaussures et me précipitais au piano pour jouer pendant une heure. Puis de l’improvisation, je me suis mis à écrire. L’autre jour, mes parents m’ont ressorti des placards des cahiers sur lesquels j’avais déjà écrit de petites compositions alors que je devais avoir huit ou dix ans. Après, je ne me sentais pas de passer à la vitesse supérieure concernant l’écriture et, comme la clarinette fonctionnait pas mal, je me suis polarisé sur l’instrument. À l’âge de dix-sept ou dix-huit ans, j’ai rencontré Jean-Frédéric Neuburger. Cela a été un tournant dans ma carrière. Être ainsi au contact d’un musicien que je considère comme un pur génie a activé en moi tout un tas de choses qui étaient passives et sont devenues actives. Au bout d’un moment, je me suis décidé à écrire pour le montrer à Jean-Frédéric qui avait déjà composé pour moi une sublime pièce intitulée « Plein Ciel ». D’ailleurs, petit aparté, il y aura bientôt quelque chose autour de cette œuvre, mais je n’en dis pas plus ! Jean-Frédéric était si investi artistiquement qu’il est devenu une sorte de modèle dont j’ai eu envie de suivre les pas. Je lui ai donc montré ce que j’avais composé et il m’a invité à poursuivre, à m’y plonger à fond et à développer cette partie en moi. À partir de là, il m’a guidé et permis d’approfondir la composition, devenant en quelque sorte mon mentor. Pour répondre à votre première question quant à savoir si le fait de composer plus sérieusement depuis une dizaine d’années avait modifié mon regard d’interprète et mon approche du texte, la réponse est oui, complètement. Lorsque l’on écrit, on est obligé de passer par un regard d’architecte. Même si vous êtes très libre, très inspiré, très spontané, vous êtes obligé de vous poser tout un tas de questions. « Dans quelle direction vais-je ? Qu’est-ce que je souhaite transmettre comme idée, comme émotion ? Quels motifs j’utilise ? Comment je développe ? » Il y a toute une réflexion. Lorsque vous opérez cette réflexion, chose que j’ai faite assez profondément, et qu’ensuite, en tant qu’interprète, vous entrez dans une partition, tous les tenants et les aboutissants vous apparaissent. Je pourrais comparer cela à un acteur de cinéma qui était habitué à apprendre merveilleusement ses textes et qui va décider de passer à la réalisation. Son regard sera modifié. Je ne dis pas qu’il sera meilleur ou moins bon, mais il sera sans aucun doute différent. D’ailleurs, lorsqu’ensuite il regardera les films dans lesquels il a joué, il le fera de manière beaucoup plus analytique.
Vous l’évoquiez, vous aimez improviser, cette improvisation que l’on a perdu au fil du temps dans la musique classique et qui est l’alpha et l’oméga du jazz. Casser les codes pour faire quelques incursions dans le jazz, c’est quelque chose qui vous tente ?
Je l’ai fait dans le passé, pour m’amuser. J’adore le jazz et possède beaucoup de disques à la maison. Après, c’est vraiment un autre univers et même si certains, comme Michel Portal, parviennent à surfer sur les deux genres avec un niveau incroyable, cela reste un pont très compliqué à traverser. Plus vous avancez dans le jazz et plus vous serez amené à modifier votre son, à vous éloigner de ce que vous avez appris dans le classique. Oui le jazz est un merveilleux terrain de jeu pour l’improvisation, l’ouverture d’esprit… Mais sur les questions purement techniques, c’est un tout autre registre.